Santander revoit apparemment sa stratégie au Royaume-Uni, suite à des réductions d’emplois importantes et des rendements en baisse de ses activités britanniques. Le Financial Times suggère que la banque explore plusieurs options pour son activité au Royaume-Uni, qui a sous-performé par rapport à ses autres marchés.
La banque espagnole a rencontré des défis au Royaume-Uni, notamment une « base de coûts persistante élevée », la réglementation de la séparation des activités bancaires au Royaume-Uni, ainsi qu’un conseil d’administration indépendant qui complique les opérations, selon un ancien dirigeant. Contrairement à ses marchés en Espagne et ailleurs, Santander UK n’a pas autant bénéficié de la hausse des taux d’intérêt, ce qui a encore affecté ses performances.
En octobre, Banco Santander a annoncé la suppression de plus de 1 400 emplois dans ses opérations britanniques dans le cadre de mesures continues de réduction des coûts. La pression financière s’est intensifiée en novembre, lorsque Santander UK a signalé une perte de 295 millions de livres en raison d’une décision de justice relative aux commissions de financement automobile britanniques, ce qui a contribué à une chute importante des bénéfices du troisième trimestre.
Bien que la réduction des opérations au Royaume-Uni soit apparemment envisagée, aucune décision concrète ou annonce n’est imminente. « Le Royaume-Uni est un marché clé pour Santander, et cela n’a pas changé », a déclaré la banque dimanche, réaffirmant son engagement malgré les spéculations continues.
Cette éventuelle réévaluation s’inscrit dans une tendance économique plus large qui touche le Royaume-Uni. Les données récentes révèlent une forte augmentation des départs de millionnaires, avec le Royaume-Uni perdant un solde net de 10 800 millionnaires en 2024, soit une augmentation de 157 % par rapport à 2023. Parmi ceux qui sont partis, on compte 78 centi-millionnaires (personnes dont la fortune dépasse 100 millions de livres) et 12 milliardaires. La plupart se sont installés dans des pays comme l’Italie, la Suisse et les Émirats Arabes Unis.
Les experts ont lié cette exode aux politiques fiscales du Parti travailliste sous Rachel Reeves, qui ont suscité des inquiétudes parmi les personnes à haut revenu. Cette fuite massive met en évidence les défis croissants auxquels l’économie britannique est confrontée, ayant connu ces dernières années un exode de talents et de capitaux.
La réévaluation potentielle de la présence de Santander au Royaume-Uni met en lumière les difficultés rencontrées par les banques de détail face à l’évolution des dynamiques de marché et des contraintes réglementaires. Pour l’instant, l’avenir de l’entreprise au Royaume-Uni reste incertain, alors qu’elle équilibre ces pressions avec ses ambitions mondiales.